Régionales, échec au roi en 2 tours

Publié le par le desobeissant

sarko-pabo.1214947470[1]

A la deuxième reprise, le bravache est allé au tapis, sifflé par les siens, hué par les autres. Le petit illusionniste découvre le temps de la désillusion.

La première mi-temps l’avait sérieusement sonné :

Un crochet du gauche l’avait fait vaciller, un uppercut d’extrême droite l’avait envoyé au tapis, et le vert de l’espoir avait déserté son camp.

Sonné, titubant, mais encore debout, il était retourné s’assoir dans un coin du ring, en sueur, jambes flageolantes, la bouche mauvaise.

Ses soigneurs lui avaient passé l’éponge miracle, en lui affirmant que rien n’était perdu.

La méthode Cauet fait parfois des miracles sur l’air de « tout va bien, je vais bien  »…

Alors, le petit boxeur s’était requinqué, affirmant que rien n’était joué, et que son échec provisoire était dû à cette salle triste et mal éclairée, et plus qu’à moitié vide. lien

Il était convaincu que ses fans allaient revenir et remplir la salle.

Mais voila, ils sont restés chez eux.

Ils n’y croient plus.

Ils ont eu les beaux discours volontaires, les belles promesses, et maintenant ils ont sous les yeux leur fiche de paye.

Ils ont tellement entendu tout et son contraire de la bouche de leur candidat que celui-ci en a perdu toute crédibilité.

Les français n’aiment pas le double langage.

Ils ont travaillé plus, mais gagnent moins. lien

D’autres, de plus en plus nombreux, n’ont même plus de travail. lien

On leur avait promis « pas d’augmentation d’impôts » mais ils constatent que les taxes foncières ont sérieusement augmenté. lien et que d’autres augmentations sont prévues, comme celle sur le tabac. lien

Or la taxe est un impôt autrement plus rentable pour l’état que l’impôt sur le revenu, puisque tout le monde la paye.

Les 200 000 sans abri avaient sérieusement cru à cette promesse sarkozyste, celle d’un toit pour tous. lien

Mais depuis deux ans, ils passent leurs nuits dehors et dans le grand froid de cet hiver 2009, 385 d’entre eux sont morts. lien

Le bilan est sévère : 3 millions de mal logés, et 500 000 appartements libres à Paris, une loi DALO mal ou pas appliquée, et des préfets laissant se faire les expulsions.

Ils avaient sérieusement cru que ce gouvernement allait gérer son budget avec rigueur, et que c’en était fini des gaspillages et des fastes de la république.

Mais lorsque la dotation du chef de l’état explose passant de 29 millions à 130 millions aujourd’hui…lorsque des repas sont servis à 5050 euros par tête de pipe pour le « sommet » de la méditerranée…lorsqu’un 3ème Airbus présidentiel est commandé…ils ont commencé à se poser des questions.

Le premier choc, ça a été cette victoire fêtée aux FOUQUET’S, avec les amis chics, loin du peuple qui l’a élu.

Le deuxième, çà été l’augmentation de salaire de 202% qu’il s’est généreusement octroyée. lien

Puis, ils ont eu droit à la République populiste, entre une Marseillaise version Mireille Mathieu, entouré de vieilles gloires du show biz : Hallyday, Macias, Sardou et les autres. lien

Enfin, ils lui ont découvert cette attirance vers le luxe, le clinquant, les beaux stylos… à se demander s’il n’était pas atteint de pléonexie.

Il est vite devenu le fondé de pouvoir des plus riches.

Il est encore le Président de l’UMP, et en s’engageant dans la campagne régionale, il prouve qu’il n’est pas celui de tous les français. lien

Il s’est coupé du peuple, incapable de rencontrer les citoyens s’il n’est pas protégé par 1000 gendarmes, ou formant une haie d’honneur avec les militants de son parti.

Les dérapages se sont enchainés, « casse toi pauvre con  », « et d’autres… »

Quand il y en a un, çà va, mais c’est quand il y en a beaucoup que çà pose problème.

Alors la deuxième mi-temps est arrivée, et le champion est allé au tapis.

Compté jusqu’à dix.

Dans son propre camp, les reproches commencent à se faire de plus en plus nombreux. lien

« Fallait laisser Fillon faire son travail, fallait pas prendre des ministres de gauche »

Hervé de Charrette regrette « l’autorité d’une hiérarchie rigide » et prône la fin d’un « parti unique » lien

La crise est telle que Sarkozy aurait menacé l’un de ses députés en ces termes « tu as 30 secondes pour me dire si tu es avec moi ou contre moi. Si tu es avec moi à 97%, tu es contre moi  ». L’interpellé aurait fait profil bas, mais serait sorti ébranlé par l’entrevue. lien

Les extrémistes de droite ont regagné leur tanière lepéniste, déçu du sarkozysme dont ils espéraient tant.

Ils avaient cru que Sarkozy, était le mieux placé pour faire aboutir les idées de leur leader.

Ils avaient eu des signes encourageants : le débat sur l’identité nationale, les expulsions de sans papiers, la stigmatisation des français d’origine étrangère, la police dans l’école, la multiplication des caméras de surveillance dont en connait pourtant l’inefficacité, puisqu’on a jamais vu une caméra rattraper un voleur.

Ils avaient applaudi lorsque leur président « bravache » était allé défier les « racailles » de banlieue, se proposant de nettoyer « tout çà au karcher ».

Et toute cette vaine agitation est retombée comme un soufflé, trop vite sorti du four.

Il avait tenté pour la ixième fois de brandir le drapeau de l’insécurité, mais la mascarade n’a pas pris.

Il comptait récupérer des voix écologistes, grâce aux promesses du Grenelle, mais comment être le chantre de l’environnement si il prône le nucléaire, les autoroutes et les lignes tgv non rentables ?

Bayrou, lui est puni d’avoir voulu personnaliser son parti, celui d’un seul homme qui se retrouve encore plus seul. Lien

De Villepin en embuscade pour 2012, avec d’autres, et la rue en colère, à l’entrée du printemps, tout çà ne laisse rien augurer de bon.

Sarkozy est tombé, avec son UMP, entraînant la France avec lui, car avec les dettes contractées, notre pays se trouve montré du doigt par toute la communauté européenne.

Comme le fait remarquer Nicolas Baverez dans le journal « Le Point » :

« La France se prépare à devenir une future Grèce. La prochaine décennie se présente comme la chronique d’une faillite annoncée sous l’effet de 4 facteurs. Une croissance de moyen terme amputée de 2,8% par la crise et bridée par 56% de dépenses publiques. Un déficit structurel de 6,2% cumulé avec des prélèvements de 45% du PIB et une dette par habitant très supérieure à celle de la Grèce (38100 dollars contre 35400) ». lien

Qui va vouloir d’un pareil héritage ?

Source :Agoravox

 

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article