Woerth : les liaisons dangereuses
C’est au moins la deuxième fois que France Inter fait une enquête poussée. Cette fois-ci, il s’agit d’un proche de l’Immaculé Eric, proche que l’on soupçonne à son tour d’être en plein conflit d’intérêt entraînant avec lui le ministre dan ses conflits. Ce dont nous pouvons être sûr et certains c’est que le ministre ment et qu’il y a autour de lui une espèce d’halo de fortunés liés les uns aux autres qui gravitent dans le même monde comme les électrons autour d’un noyau d’Uranium.
Notre homme s’appelle Eric Le Moyne de Sérigny et vous trouverez sur lui tous les renseignements qu’il faut à votre culture dans les divers articles de :
- Le Post
ou encore Rue89.
Ce conseiller es-spécial de Woerth, à titre bénévole comme il aime à le dire, l’a suivi du ministère du budget à celui du travail. Juste au passage un mot à ceux qui accusent ceux qui s’attaquent à l’Immaculé de lui en vouloir à cause du dossier des retraites, ils devront revoir leur argument puisque le grand chef de Woerth, Nicolas Sarkozy en personne, ne le juge plus indispensable pour régler le problème des retraites. En effet, lors de la surboum du Fort Brégançon, il y avait un absent de marque alors que d’une part Soubie, le conseiller social du Président, était là et d’autre part cette réunion organisée en catastrophe à la suite du possible coup de règle sur les doigts de la finance française par le marché financier, à la suite des hypothèses de Moody’s, avait en toile de fond la nécessaire réforme des retraites et une réforme à faire d’urgence. Si, donc, Nicolas Sarkozy, pour ce faire ne convoque pas Woerth, c’est qu’il n’est pas indispensable à cette réforme et par voie de conséquence limpide que l’argument des roquets de l’UMP, sans imagination et, pour le coup, aussi réfléchis que peut l’être une bande de magnétophone de la marque la voix de son maître, tombe à l’eau. C’est ballot, non ? Il leur faudra trouver dorénavant un autre élément de langage aussi stupide sans doute, car celui-ci est grillé.
Ces articles nous apprennent de fait que l’Immaculé, décidemment, n’en a pas fini avec nous, et nous avec lui. Ils nous confortent dans le fait que Woerth ment. En effet ce conseil spécial et bénévole qui aurait créé un groupe appelé W19, une sorte de Premier Cercle local, pour mettre en relation des industriels et financiers avec Woerth pour le soutenir, or donc, ce Sérigny là connaît Maistre depuis 40 ans. Maistre que l’Immaculé ne connaissait pratiquement pas alors que par ailleurs son épouse était sous ses ordres et qu’un ami d’un des fils de l’épouse de Maistre (ancienne épouse Arnault, ami de Nicolas Sarkozy) Sébastien Proto est son directeur de cabinet. Petit à petit on se rend compte que ceux qui connaissent à la fois Woerth et Maistre sont de la légion dont on fait des breloques :
Il y a cet ami (Proto) du beau-fils (Antoine Arnault) de Maistre qui est directeur de cabinet de Woerth, il y a l’épouse de l’Immaculé, il y a Peugeot qui dîne avec Woerth et chasse avec Sérigny et Maistre, il y a Sérigny qui est conseiller spécial de Woerth et ami de 40 ans de Maistre, il y a le Premier cercle dont Maistre est membre et Woerth Président...
On se rend compte aussi du côté des médailles que c’est une belle valse à mille temps. Sérigny reconnaît être intervenu pour que Maistre (qui le méritait : ah bon ?!) soit épinglé, tout comme lui-même qui le sera, tout comme Peugeot qui l’a été, tout comme Desmarais, ami milliardaire proche de Sarkozy qui est - ce monde est vraiment microcosmique comme aurait dit Raymond - l’ex beau-père de Sérigny ! Maistre, Sérigny et Peugeot chassent ensemble, Sérigny est l’ex gendre de Desmarais et les cinq ont eu un ruban ! Woerth a pour conseiller Sérigny, a dîné le sur lendemain du cambriolage des lingots d’or avec Peugeot, et a eu son épouse sous les ordres de Maistre et les trois sont médaillés. Mieux que l’équipe de Domenech en Afrique du sud !
On le voit, les médailles, les proximités pathogènes de tout ce petit monde. Ce qui est fort gênant pour Sérigny c’est qu’en tant que conseiller occulte, ne faisant pas partie de l’organigramme du ministère amer, n’a aucun devoir envers la République, pas de compte à rendre à la commission de déontologie. Il fait ce qu’il veut. Il sert de liant entre Woerth et ce monde de l’argent qui sent le soufre. Cette liaison dangereuse n’était évidemment pas normale quand Woerth était ministre du budget, tout autant que trésorier de l’UMP et président du Premier Cercle. Et cela l’était d’autant moins que Sérigny est engagé dans une multitude sociétés qui touchent aux finances et notamment avec Maistre comme dirigeant, notamment une société au Luxembourg pour optimiser la rentabilité de l’argent.
Enfin, le conflit d’intérêt entre Sérigny et le ministre du budget de l’époque est patent, son statut étrange de bénévole qui le dispense de tout contrôle est une faute, mais on découvre un autre conflit potentiel. Deux jours après avoir été nommé ministre du travail, Woerth autorise le licenciement dans l’entreprise Molex alors que son prédécesseur Darcos lui n’avait pas bougé un orteil et alors que l’inspection du travail avait refusé ce licenciement, or Serigny travaille pour un cabinet qui conseille Molex :
Licenciements chez Molex : le ministère du Travail a-t-il été impartial ?
Autre sujet d’interrogation concernant Eric de Sérigny : sa participation comme « senior advisor », depuis juin 2009, auprès de la société en investissement financier « Athéma », une « société par actions simplifiée (SAS) unipersonnelle », au capital de 1 million 500 mille euros, dont le siège se trouve 3 rue Paul Cézanne dans le huitième arrondissement de Paris :
Parmi les dossiers traités par Athéma : une collaboration avec le cabinet d’avocats Mayer-Brown, qui conseille les dirigeants de Molex, dont l’usine de connectique automobile de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), qui employait 283 salariés, a fermé fin septembre 2009, après 11 mois de lutte du personnel.
Le 15 septembre 2009, le fonds d’investissement américain HIG a signé une reprise partielle de l’activité de l’usine, s’engageant à réintégrer entre 20 et 60 salariés. Molex a accepté de verser 5,4 millions d’euros pour réindustrialiser le site, tandis que l’Etat français garantissait 6,6 millions d’euros de prêts destinés au financement d’investissements et à la poursuite de l’activité. « Cette issue favorable a été rendue possible par l’effort de chacun et la grande complémentarité entre Athéma et le cabinet d’avocats Mayer Brown, conseil juridique de Molex », explique le site internet d’Athéma
Mais pour les salariés de Molex, ces licenciements ne sont pas justifiés économiquement. Selon eux, la direction n’a pas agi en toute transparence vis-à-vis du comité d’entreprise.
C’est ce que conclut également l’Inspection du Travail, le 18 décembre 2009, annulant le licenciement pour motif économique des 28 salariés dits « protégés » du comité d’entreprise Molex, considérant que « le motif économique invoqué n’est pas démontré », et que la direction de Molex « n’a pas fourni des informations loyales et complètes » , tenant des réunions « dans le courant de l’été 2008 (…) avec les membres de l’encadrement, sauf ceux du comité d’entreprise ».
Ø Voir un extrait de la décision de l’inspectrice du Travail qui refuse l’autorisation de licenciement « pour motif économique » des représentants des salariés de Molex, le 18 décembre 2009. Dans le cas présent, il s’agit de Denis Parise, secrétaire (CGT) du Comité d’entreprise de Molex.
Le ministre désavoue l’Inspection du travail
Suite à cette décision de l’Inspection du travail, la direction de Molex a formé un « recours hiérarchique », le 7 janvier 2010, transmis le lendemain au Ministère du Travail. A l’époque, c’est Xavier Darcos qui est ministre du Travail. Il a jusqu’au 7 mai 2010 pour se prononcer dans ce dossier.
En fait, aucune décision écrite ne sera prise… jusqu’au remaniement ministériel du 22 mars 2010 (au lendemain de la défaite de la majorité aux élections régionales) : Eric Woerth quitte alors le Budget pour le Ministère du Travail.
Deux jours après la nomination d’Eric Woerth au Travail, le ministre accepte le licenciement pour motif économique (contre la décision de l’Inspection du Travail) des 28 représentants du personnel de l’usine Molex.
Ø Voir un extrait du courrier daté du 24 mars 2010, signé « pour le ministre » par le directeur général du travail (DGT), Jean-Denis Combrexelle, autorisant le licenciement économique des salariés du comité d’entreprise de Molex.
Avec Woerth il y a toujours des coïncidences de dates et d’actions : Peugeot et son dîner, l’hippodrome de Compiègne, le rendez-vous avec Maistre le lendemain d’une remise d’argent de Claire T. à madame Bettencourt pour Maistre, un rendez-vous avec Maistre pour donner le CV de son épouse, et enfin sa venue au ministère du travail et deux jours après une autorisation de licenciement. Tout ceci pose quelques questions et ce n’est pas le procureur Courroye qui nous donnera les réponses.
N’oublions jamais :
Ø L’affaire Karachi
Ø L’affaire GDF
Ø L’affaire Tapie
Ø L’affaire Clearstream
Ø L’affaire Bettencourt
Ø L’affaire Wildenstein
Ø L’affaire de Compiègne
Ø L’affaire Peugeot
Ø L’affaire de la Jatte
Ø La proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française
Ø L’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007
Sarkozya delenda est !
Source :Agoravox