Karachi : Millon confirme les rétros commissions !

Publié le par le desobeissant

Plus le temps passe, plus la certitude qu’il y aurait eu des rétro commissions dans l’affaire des sous-marins livrés à Karachi au profit d’hommes politiques français, impliquant au passage, Nicolas Bazire, Nicolas Sarkozy, Edouard Balladur, François Léotard, Hervé Morin, Donnedieu de Vabres, se renforce. Après le rapport Nautilus, après l’enquête luxembourgeoise, voici que Charles Millon confirme qu’il y aurait bien eu circulation d’argent de la France vers des intermédiaires qui en auraient reversé une partie en France.

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Il est bien dommage que cette information des déclarations de Charles Millon devant la justice ne soit sortie qu’hier, 17 novembre, quand son audition fut la veille de la mascarade verbale que nous a offert Nicolas Sarkozy, monopolisant les plus importantes chaînes de l’étrange lucarne. On aurait peut-être pu assister à une question de nos fameux journalistes - on peut en douter - et à une des réponses infamantes de Nicolas Sarkozy qui avait traité à Bruxelles les victimes de trucs comme ça (texte, au passage, supprimé de la vidéo officielle sur le site de l’Elysée, comme quoi la transparence a ses limites), plaisanté, ricané et parlé de fable. Celles de la fontaine ont une morale.

Sarkozy: affaire Karachi

Le 15 novembre donc Charles Millon confirme que les recherches qu’il a fait faire à la demande de Chirac pour soi disant moraliser la Nation (en réalité assécher les fonds balladuriens, lui ayant bien profité de la mairie de Paris, des fonds secrets de Matignon pour lancer le RPR, on a parlé d’un milliard de francs à l’époque, peut-être deux) auraient bien révélé des rétro commissions (Le Nouvleobs) : "En ce qui concerne le contrat pakistanais, a poursuivi Charles Millon, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère, on a eu l’intime conviction qu’il y avait eu des rétro commissions." […] Lors de son audition, Charles Millon a déclaré : "le président de la République m’a dit, comme il l’a déclaré lors d’une conférence de presse aux alentours du 14 juillet (1995, NDLR), qu’il souhaitait une moralisation de la vie publique et politique et qu’il y avait trop de bruit autour des contrats d’armement dû à l’existence de rétro-commissions. Il m’a donc demandé de faire procéder à une vérification sur tous les contrats."

Vous trouverez ici l’ensemble de l’interrogatoire.

Il faut se souvenir que la piste ouverte par le juge Bruguière, candidat malheureux à la députation sous l’étiquette UMP - il faut le rappeler - ne s’est jamais dirigé dans cette direction et que le bon juge anti-terroriste a, au contraire, tout fait pour l’en éloigner.

N’oublions pas non plus que tant le président de l’Assemblée nationale, que le président de la commission d’information de cette assemblée on refusé, tous deux, par deux fois, la demande du juge Trévidic de lui fournir le contenu des auditions.

Rappelons-nous que Morin a traîné des pieds pour transmettre les dossiers qui devaient être déclassifiés secret défense et qu’en réalité il n’a rien fourni d’utilisable. Rue89 : Les mensonges du ministre de la Défense…

Au fur et à mesure que les deux jeunes femmes découvrent l’envers du décor, elles réalisent à quel point les dés sont pipés. Les épisodes liés à la déclassification des documents des services de renseignements (DGSE principalement) sont édifiants.

Cette procédure, initiée par le juge d’instruction, transite par la Commission consultative sur le secret de la défense nationale (CCSDN) qui rend un avis, suivi ou non par le ministre de la Défense. A chaque occasion, Hervé Morin tord la réalité pour accréditer l’idée d’une transparence totale du gouvernement sur ce dossier :

 « Cette tromperie avait été confirmée en avril 2010, lorsque Marc Trévidic, après une seconde demande, demanda que lui soit fourni un document de 137 pages. Il n’obtiendra que trois feuillets…

Pourquoi tant de mauvaise volonté à faire jaillir la vérité d’une affaire qualifiée de “ fable grotesque ” par le président de la République lui-même ? Tout simplement parce qu’il ne s’agit pas d’une fable, mais bel et bien d’une sombre affaire de corruption, ayant conduit au sanglant résultat que l’on connaît. Et que les soupçons de corruption concernent Edouard Balladur et Nicolas Sarkozy. […]

Comment se peut-il que de nouveaux documents, retrouvés miraculeusement, aient été soumis à la CCSDN en mai 2010 alors même qu’en octobre 2009, Hervé Morin expliquait sur les radios et sur les plateaux de télévision que l’ensemble des documents classifiés avaient été transmis aux juges d’instruction ? »

Souvenons nous que le premier avocat des victimes, également avocat du ministère de l’intérieur a été d’une inefficacité redoutable : Ce choix, raconte les deux femmes, ne se révéla « pas des plus judicieux », cet avocat ayant surtout été une « sorte de fantôme » dans l’affaire :

 « Lors des convocations au tribunal, lorsque nous demandions s’il était présent, personne ne pouvait répondre, personne ne savait à quoi il ressemblait physiquement !

Nos relations avec Françoise Rudetzki et SOS Attentats se sont donc rapidement dégradées. Il nous est apparu que nos intérêts divergeaient. »

Cet avocat n’est pas nommé dans le livre (sur conseil du service juridique de l’éditeur) mais son nom est familier des dossiers « terro » : il s’appelle Georges Holleaux. « C’est l’avocat fantôme », précise Sandrine Leclerc, qui avoue ne pas savoir « à quoi il ressemble » :

 « En 2008, on s’est rendu compte qu’il était aussi l’avocat du ministère de l’Intérieur, dans différents dossiers, au moment où Nicolas Sarkozy était place Beauvau. »

Magali Drouet :

 « Il y a deux possibilités :

C’est un incompétent qui ne fait pas son boulot ;

Il est là pour essayer de nous brider.

Je pense qu’il n’est pas incompétent. Lorsque je lui ai parlé de la piste politique, il s’est vraiment énervé. Il était bien content de se débarrasser de nous. »

Fin 2008, elle décide de changer d’avocat, découvrant alors qu’elles ont un droit d’accès au dossier. Ce que le précédent avocat n’avait jamais demandé au juge d’instruction.

Rappelons que le président du conseil constitutionnel a refusé par une pirouette novatrice en matière d’argument percutant (les archives ont déménagé) puis aujourd’hui 17 novembre nous parle du secret des délibérés, de fournir le dossier qui a abouti à la validation des comptes de campagne d’Edouard Balladur quand les rapports voulaient les rejeter. Le NouvelObs  : Le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré ne transmettra finalement pas à la justice les pièces qu’elles demandaient dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Karachi : à savoir le contenu des échanges entre les Sages qui avaient validés les comptes de campagne d’Edouard Balladur, a appris mercredi 17 novembre l’AFP de source proche du dossier. Il justifie son refus "en raison du secret qui s’attache aux délibérations", dans un courrier daté du 9 novembre et dont l’AFP a consulté une copie. Les rapporteurs du Conseil constitutionnel avaient prôné en 1995 un rejet des comptes de campagne de l’ancien Premier ministre. Un avis finalement non suivi par le Conseil, alors présidé par Roland Dumas, qui avait validé les comptes.

Le juge Renaud Van Ruymbeke, chargé d’une enquête pour faux témoignage et entrave à la justice dans l’affaire de l’attentat de Karachi en 2002, a sollicité le 25 octobre auprès de Jean-Louis Debré la communication du contenu des échanges entre les membres du Conseil.

Selon Jean-Louis Debré, l’article 63 de la Constitution "fixe à vingt-cinq ans, à compter de leur date, le délai d’accès à ces documents".

Une assurance... tombée à l’eau

A l’époque garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie avait pourtant assuré le 20 octobre à l’Assemblée nationale que la justice pouvait avoir accès aux débats internes au sein du Conseil constitutionnel qui a validé en 1995 les comptes de campagne d’Edouard Balladur malgré l’avis contraire des rapporteurs.

Selon elle, ces débats au sein du Conseil constitutionnel "ne sont pas publics, ses membres sont tenus à une obligation de secret des délibérations et des votes". "Néanmoins, ces débats sont retranscrits et archivés et le magistrat instructeur y a donc accès dans le cadre de la procédure judiciaire ouverte" sur l’attentat de Karachi (Pakistan) en 2002, avait expliqué Mme Alliot-Marie.

Jean-Louis Debré avait lui-même expliqué le 14 octobre dernier qu’il serait prêt à rendre publiques ces archives, si le gouvernement en faisait la demande.

Vous noterez le revirement de Debré. Vous ferez peut-être le parallèle avec le paiement par l’UMP des dettes de Chirac pour ses actions frauduleuses à la mairie de Paris. Serait-ce un échange de bons procédés ? 

Souvenons-nous que Marin avait demandé le classement de l’affaire.

Nous savons que des intermédiaires ont été imposé à la DCNE par le ministère de la défense à quelques jours de la signature du contrat, que les commissions, contre toute logique économique et contre l’habitude de ce genre de contrat n’ont pas été versées au fur et à mesure des paiements mais en anticipation. DES INTERMÉDIAIRES IMPOSÉS PAR MATIGNON

En 1994, alors que la vente est sur le point de se conclure, deux intermédiaires entrent en scène : Ziad Takieddine et Abdulrahman El-Assir, deux hommes d’affaires d’origine libanaise. Renaud Donnedieu de Vabres, membre du cabinet du ministre de la défense, François Léotard, les impose dans les négociations. Une consigne, selon des responsables de la DCN, venue directement de Matignon, et donc d’Edouard Balladur. (Le Monde)

Nous savons que la société Heine a été constitué grâce à l’aval de Nicolas Sarkozy, société luxembourgeoise qui a recueilli les commissions, et dont un des responsables aurait fait chanter le gouvernement français en recevant en 2009 des sommes colossales pour son silence : La société Heine, créée au Luxembourg par la Direction des constructions navales (DCN), a versé près de 76 millions d’euros entre 1994 et 2004 sur des comptes offshore, selon le rapport de la police luxembourgeoise transmis à la justice française qui enquête sur des faits de corruption présumée au sein de la DCN.

Dans ce rapport de synthèse de 22 pages, que l’Associated Press a pu consulter, les enquêteurs luxembourgeois, agissant dans le cadre d’une commission rogatoire internationale délivrée par deux juges parisiens, estiment que plus de 76 millions d’euros ont transité entre 1994 et 2004 entre DCN International, émanation de l’entreprise d’Etat DCN (aujourd’hui DCNS), et Heine SA.

Créée en 1994 au Luxembourg, comme la société Eurolux, cette société était utilisée par DCNI pour régler des commissions à des intermédiaires dans le cadre de ventes d’armes à l’étranger, comme l’homme d’affaires d’origine libanaise Ziad Takieddine, soupçonné d’être impliqué dans la vente de sous-marins Agosta par la France au Pakistan en 1994. Ce qu’il dément. Les enquêteurs estiment que "le bénéficiaire économique de ces deux sociétés est l’Etat français".

Ces 76 millions d’euros sont repartis vers des comptes offshore, notamment à l’Ile de Man. Vu les montants en jeu, le rapport exclut que cet argent ait pu payer des contrats de consultance. "Il ne s’agissait de rien d’autre que de corruption par l’intermédiaire d’une société luxembourgeoise faisant écran, de la part d’une entreprise française, DCNI, vers les pays où elle convoitait les marchés", peut-on lire. (Le NouvelObs)

Demande d’instructions à Sarkozy

Cependant, les enquêteurs confirment que Nicolas Sarkozy était au courant des activités de la société Heine. Déjà, alors qu’il était ministre du Budget, Nicolas Sarkozy avait donné son feu vert à la création de cette société. On sait aussi que les enquêteurs sont tombés, dans les archives de Heine SA, sur une chronologie manuscrite faisant référence à un éventuel financement occulte des balladuriens : "Pour payer campagne BAL" [Balladur, NDLR].

L’enquête luxembourgeoise apporte un nouvel élément. Elle mentionne ainsi l’existence d’un courrier signé de deux administrateurs de Heine qui a été "adressé à M. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, le 29 novembre 2006 où on lui demande des instructions par rapport à la démarche à suivre concernant le risque de liquidation judiciaire de la société Heine", toujours selon Mediapart. Les policiers commentent : "Il est du moins étonnant de poser une telle question à un ministre français". (Le NouvelObs)

Souvenons-nous que 10 millions de francs sont arrivés par miracle en une seule fois sur les comptes de campagne de Balladur (Le Monde) : Selon des révélations de Libération fin avril 2010, il existe une coïncidence troublante : Takkedine et El-Assir parviennent, le 2 juin 1995, à vendre à une banque espagnole leur contrat de rétro commission. Ils empochent directement 54 millions de francs de l’établissement, qui doit se rembourser une fois la commission versée.

Et quelques jours plus tôt, le 26 avril 1995, 10 millions de francs ont été versés sur le compte de campagne du RPR. Officiellement, il s’agit du produit de collectes organisées durant les meetings. Mais près de la moitié de ces 10 millions (un cinquième du total des recettes de toute la campagne) est constituée de billets de 500 francs.

Ce témoignage de Charles Millon ne vient que confirmer ce qu’un autre témoin a déclaré au juge Van Ruymbeke, le 9 novembre et qui implique directement Nicolas Sarkozy, notamment par ses actions ultérieures (Libération) : Gérard-Philippe Menayas, ancien directeur financier au sein de la société d’armement Direction des constructions navales (DCN), a raconté qu’entre octobre et novembre 2006, Sarkozy avait envoyé des messagers pour régler des questions touchant deux structures dédiées aux opérations financières occultes de la DCN, les sociétés Heine et Eurolux, notamment pour les maintenir en activité. […] Sur les feuilles de Gérard-Philippe Menayas, on peut lire : « Les deux visiteurs du 26/10 étaient bien mandatés par NS » ; ils ont fait part à Boivin « de l’irritation des autorités françaises et lux quant aux courriers reçus, et plus part. le courrier reçu par NS ». « Ils demandent le maintien en vie de HH et de €L… »

L’ancien directeur financier de la DCN a déclaré que « NS » signifiait Nicolas Sarkozy et que ces pourparlers servaient à déterminer l’avenir de la société Heine. Le 10 février, le parquet général du Luxembourg avait déjà transmis à Paris un compte rendu d’enquête montrant que Heine, qualifiée de « shadow company » (société occulte) par ses gérants, a été développée en 1994 sur avis du ministre du Budget Nicolas Sarkozy, alors membre du gouvernement Balladur.

Et des liasses fiscales dont nous avons obtenu copie montrent que Heine permettait de transférer d’importantes sommes d’argent provenant de la vente par la DCN de trois sous-marins au Pakistan, conclue le 21 septembre 1994, et qui marque le point de départ de l’instruction de Van Ruymbeke.[…] En annexe, ils avaient joint des copies de courriers échangés entre Nicolas Sarkozy (alors ministre de l’Intérieur) et les administrateurs de Heine. Lesquels à cette période s’inquiétaient d’une liquidation de cette société, fixée au 24 novembre 2006, avec pour conséquence de dévoiler devant le tribunal du Luxembourg la nature de ses activités. Ce sont ces épisodes auxquels se rapportent les notes manuscrites rédigées en 2006 par Gérard-Philippe Menayas.

En marge de ces papiers, le juge Van Ruymbeke s’est intéressé à des courriels à caractère financier, trouvés par la police dans les disques durs de la DCN. L’un d’eux, échangé entre Boivin et un cadre de BNP Paribas au Luxembourg, évoque la possibilité de contacter l’avocat Arnaud Claude. C’est une relation familiale de Menayas, qui a fondé son cabinet parisien en avril 2002, en association avec Sarkozy, comme le montrent les statuts du cabinet.

Il semble que cet article du 16 novembre ne soit pas arrivé jusqu’aux bureaux des journalistes qui ont interrogé Nicolas Sarkozy le soir même. Retenons cette information capitale que l’avocat Arnaud Claude est à l’époque associé à Nicolas Sarkozy. Notons aussi que Nicolas Sarkozy à l’époque est ministre de l’intérieur et donc dans un ministère qui n’a rien à faire avec les aspects militaro-industrialo-financiers, sauf à être pleinement impliqué.

Médiapart parle aussi de chantage (le Monde) : Toujours d’après le site d’information, l’ancien dirigeant de Heine, Jean-Marie Boivin, aurait tenté de faire pression sur des personnalités politiques. C’est du moins ce dont l’accuse, devant le juge, l’ancien directeur financier de la DCN, Gérard-Philippe Menayas. En 2004, la DCN a décidé de se passer de ses services, lui octroyant une indemnité de 610 200 euros. La somme étant trop modeste aux yeux de l’intéressé, il aurait tenté de la gonfler.

Selon le témoignage de M. Menayas, cité par Mediapart, Jean-Marie Boivin "envoyait des courriers d’abord à l’entreprise, puis à des responsables de l’Etat français, voire M. Sarkozy lui-même avant qu’il ne soit président". Il réclamait huit millions d’euros et menaçait "de faire des révélations" sur les rétro commissions. Parmi les destinataires de ses courriers de menace, Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy.

Jean-Marie Boivin aurait également raconté à Gérard-Philippe Menayas avoir reçu la visite, au Luxembourg en 2006, d’anciens agents de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure, les services de renseignement français). Ces hommes, qui l’auraient menacé physiquement, auraient été envoyés par l’actuel chef de l’Etat, aurait affirmé M. Boivin à M. Menayas.

Toujours selon ce dernier, Jean-Marie Boivin aurait fini par obtenir une compensation plus importante grâce à un protocole entre Heine, la DCN et l’Etat. Pour Gérard-Philippe Menayas, cette somme pourrait être une manière d’acheter le silence de M. Boivin.

Le NouvelObs complète et parle en plus de la piste Clearstream : Interrogé par le juge Van Ruymbeke sur la personnalité de Jacques-Philippe Marson, le dirigeant de la BNP destinataire du mail de Boivin, Gérard-Philippe Menayas lâche une information qui pourrait bien faire resurgir un vieux fantôme déjà oublié : "M. Boivin m’avait parlé de M. Marson,qui avait été, avant d’aller à la BNP, directeur général de Cedel et qui, à ce titre, pouvait éventuellement savoir si certains paiements de Heine vers les plates-formes de rang 2 avaient pu passer par Cedel, devenue Clearstream, auquel cas la confidentialité de ces paiements aurait pu être compromise. [...] Après vérification, il s’est avéré, selon ce que m’a dit Boivin, que ces paiements étaient passés par la chambre de compensation Clearstream. "

En enregistrant ce témoignage, le juge Van Ruymbeke, lui-même manipulé dans l’affaire des faux listings de Clearstream, en 2004, a dû trembler un peu. "Il se méfie terriblement de toutes les manipulations, souligne un de ses collègues de la galerie financière. Il ne prend pas pour argent comptant tout ce que raconte Boivin. Mais le dossier commence à s’alourdir autour des politiques... " Boivin, maître chanteur hors pair, aujourd’hui ne dit plus rien. Il a acquis la nationalité luxembourgeoise et aurait finalement négocié avec les autorités françaises. Il aurait touché les 8 millions d’euros réclamés. Un protocole d’accord aurait été signé en janvier 2009, à l’île de Man, entre Heine et des représentants de la DCN, Thales et l’Etat français. Qui représentait l’Etat à cette réunion ? Jean-Marie Boivin a-t-il gardé quelques secrets dans son coffre-fort de Zurich pour faire durer son assurance-vie ? Ou bien est-il un diabolique affabulateur ?

Enfin n’oublions pas que le nouvel avocat, Morice, a publiquement accusé Nicolas Sarkozy d’être au cœur de la corruption sans pour autant avoir subi à ce jour le moindre procès ni en dénonciation calomnieuse ni en diffamation initié par l’avocat fétiche du Président de la république, prompt à attaquer pour un sms ou une publicité aérienne.

Karachi est un scandale monstrueux. Le juge Trévidic et le juge Van Ruymbeke semblent avancer malgré les nombreux obstacles que ce pouvoir dresse pas à pas sur leur route.

Ces informations sont affligeantes et démontrent toute l’amoralité, tout le cynisme que peut receler l’UMP, leaders compris si ce n’est au premier chef.

Imhotep

 

Source :Agoravox

Publié dans Politique

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