Lumière sur les micro-partis de l’ère sarkoziste

Publié le par le desobeissant

L’affaire de financement des partis est au centre de l’actualité, les conditions juridique plutôt flou sur la question a permis cette prolifération. A partir de 1990, la législation sur le financement des partis devenait de plus en plus contraignante, la création de ces micros-partis est alors devenue la solution providentielle pour faire du beurre sans transgresser directement la loi. Ce système qu’on ne peut qualifier de totalement illégal pose tout de même la question d’éthique, surtout quand Eric Woerth, trésorier de l’UMP use de son micro-parti pour ajouter des sommes à un autre parti : l’UMP. Même si à ce jour, le ministre a quitté la fonction, le conflit d’intérêt est évident, l’idée de financement obscur est flagrante.

04 05 26 sarkozy raffarin fillon ump-8792b[1]

Une prolifération de partis satellites dans un cadre législatif plutôt flou

La seule obligation pour fonder un parti est d’avoir un mandataire financier, c’est presque plus facile que d’aller voter. En 1990, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) recensait seulement 28 partis. Son dernier rapport, en 2009, dénombrait 283 partis. Il y a une véritable prolifération, le but de cette fondation est-il lucratif ? Peut-on inclure cette volonté à cette logique de réseau qui vise à étendre sur un territoire plus grand une influence déjà très présente ? Ces partis s’organisent librement, aucune loi ne définit la notion de parti politique. Le mandataire peut recevoir des dons jusqu’à un plafonnement de 7.500 euros par an et par personne physique. Le rapport de la commission note que douze partis engendrent plus de 90% des dépenses électorales. Il s’agit de l’UMP, du PS, du PCF, du Modem, du FN, des Verts, de l’UDF, de la LCR, de LO, du PRG, du MPF, et du Nouveau centre. Ceux-ci peuvent reverser de l’argent à des partis partenaires, des partis « satellites ». L’UMP, par exemple, reverse de l’argent à la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, un de ceux ont quitté le PS pour rejoindre les plus forts, et aussi aux Progressistes d’Eric Besson.

L’UMP de Sarkozy : Une histoire de champion de la subversion au dessus des lois !

C’est une véritable subversion de l’activité politique servant à détourner la loi de financement des partis. Une même personne physique peut ainsi financer plusieurs partis, en versant à chacun le montant plafond des dons autorisés, les partis bénéficiaires peuvent ensuite reverser l’argent récolté au parti central. Yves Cochet, Noël Mamère et François de Rugy, trois hommes « verts » à l’encontre de cette immoralité ont en conséquence demandé jeudi la création d’une commission d’enquête parlementaire sur ces micros-partis, qui posent, selon eux, des problèmes éthiques et de conflit d’intérêt (20Minutes). Cela permet de démultiplier la parole de Sarkozy sur tout le territoire. Côté socialiste, le système des micro-partis a été écarté. Le PS interdit à ses adhérents d’être membres d’autres partis politiques. La raison se trouve dans le constat de la défaite de Ségolène Royal qui avait récolté 743.000 euros de dons de personnes physiques pour le PS pour le financement de la campagne présidentielle 2007. Nicolas Sarkozy avait lui bénéficié d’une somme totale de plus de 9 millions d’euros. Il y a des choses qu’on ne partage pas.

Woerth dans l’illégalité ?

Mediapart avait révélé la semaine dernière l’existence de ce petit parti de la région Picardie appartenant au ministre du Travail ou il exerce la fonction de maire de Chantilly. Cette organisation, qui a le statut de parti politique à part entière, n’a touché aucune cotisation de ses adhérents en 2008, logique puisqu’il n’y en avait pas. Selon le Nouvel Observateur, Eric Woerth aurait reversé les dons destinés à son association de soutien à l’UMP. Le problème est que le trésorier de l’UMP et le leader de l’association sont une seule et même personne : « On peut se demander pourquoi l’UMP, dont le trésorier est Eric Woerth, à versé une contribution de plus de 66.000 euros à son parti », s’interroge le député vert François de Ruby dans le Nouvel Observateur. Ici, le conflit d’intérêt est clair, l’objectif de détourner la loi était volontaire.

Anthony Romagné

Source :Agoravox.fr/

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article