Woerth : le début de la fin ? Attention du très très lourd

Publié le par le desobeissant

A la double démission des deux larrons Joyandet et Blanc criant d’une même cœur leur probité et à la machination politique, démission qui ne règle rien dans le fond et qui au contraire attise les braises car tout le monde pense que c’est insuffisant et certains croient que c’est un contre feu du château, démission à l’origine de laquelle l’Elysée a voulu faire croire qu’il en était alors que cela fait flamber sa stratégie d’étouffement de la crise par le temps et un remaniement complet, sorte de coup de balai magique mettant sous le tapis cette poussière honteuse et malodorante ou d’éponge qui effacerait la lourde ardoise du pouvoir, après le lâchage précoce d’Alain Madelin et plus récent de Juppé et de MAM, voilà que la justice a décidé de s’intéresser à Florence Woerth et les conditions de son emploi à Clymène et par ricochet à son époux de mari, le ministre du travail ex décorateur de légion et ex manitou du contrôle fiscal inexistant, triple figure du singe qui ne voit rien, ne dit rien et n’entend rien. Mais nous nous entendons le grondement du tonnerre.

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Le Monde, qui n’est pas en reste dans cette histoire après avoir eu des ratés au démarrage (est-ce le fait que ce soit le trio BNP qui ait remporté la bataille de son rachat qui lui donne des ailes, contre les affairistes de l’Elysée - Perdriel/Olivennes et Richard/Orange - ?) nous apprend qu’à Nanterre les enregistrements ne seraient pas tombés dans les oreilles de sourds : 

 

Le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, s’apprête à relancer son enquête préliminaire en visant directement le ministre du travail, Eric Woerth, ainsi que son épouse, Florence. Il précise ses intentions dans un rapport, auquel Le Monde a eu accès, et qui a été adressé, le 23 juin, au parquet général de Versailles. "A l’issue des auditions et vérifications permettant d’apprécier l’authenticité des enregistrements [clandestins faits au domicile de la milliardaire], écrit ainsi M.Courroye à sa hiérarchie du parquet général de Versailles, il pourrait être envisageable, sauf meilleur avis de votre part, de faire vérifier les éléments révélés dans ces conversations." […] M. Courroye rappelle que des liens pourraient être faits entre l’emploi de l’épouse du ministre, gestionnaire de la fortune de la milliardaire, les dissimulations fiscales, et la fonction d’Eric Woerth, ministre du budget. Le magistrat va même plus loin, en citant les dons financiers opérés en faveur de Valérie Pécresse et d’Eric Woerth.

 

Dans toute affaire il est toujours intéressant de s’intéresser aux dates, à défaut de petits pruneaux pour lâcher le ventre. Vous aurez remarqué que celle du rapport du juge Courroye est le 23 juin. Cela rend savoureux la déclaration de chanteuse lyrique de l’épouse du ministre voulant prouver que son mari est plus qu’intègre. Coluche aurait aimé lui qui parlait des lessives qui lavaient plus que blanc. Le Monde : Florence Woerth, l’épouse du ministre du travail Eric Woerth, s’emporte. Elle a dénoncé samedi "l’injustice", les "mensonges" et "calomnies" dont son mari est, selon elle, la victime dans l’affaire Bettencourt. "Cela ne l’atteindra pas", a dit Mme Woerth sur BFM-TV. "Il est plus qu’intègre, on ne pourra rien lui reprocher. C’est plus que de la calomnie", a-t-elle ajouté. Mme Woerth a qualifié de "folie collective" l’emballement politique et médiatique autour de l’affaire Bettencourt et les mises en cause de son mari dans le cadre de cette affaire.

 

Cet article est daté du 4 juillet, or l’on sait que la ministre de la justice une certaine Michèle Alliot Marie ne s’opposera pas à la démarche du juge Courroye. Ceci veut dire qu’évidemment depuis ce 23 juin toute la haute Sarkozye est au courant de l’initiative du juge, et donc Florence Woerth aussi et on imagine soit l’arrogance folle de ses déclarations, soit le cri de la bête poursuivie par le feu de la forêt qui n’a d’autre issue que le précipice.

 

On se demande si va tenir très longtemps la double ligne Maginot de la défense de la famille Woerth s’auto-justifiant d’épouse à époux et d’époux à épouse que l’on en veut au mari qui tenait les cordons de la bourse de l’Hexagone parce qu’il est le pilier du chapiteau des retraites - ceci en France - et le fusilier marin de la lutte contre la fraude fiscale - ceci en Suisse : Selon lui [l’avocat], "la réalité c’est qu’Eric Woerth a été le seul ministre du budget à s’attaquer à l’évasion fiscale, ce qui a permis à l’Etat français de bénéficier de plus d’un milliard (d’euros) de recettes". "En agissant avec une telle détermination, il a nécessairement porté atteinte à certains intérêts financiers suisses. Que ceux qui ont fait leur fortune grâce aux capitaux français lui en veuillent, c’est une évidence, qu’ils se vengent en portant de faux témoignages contre son épouse est indigne", a conclu l’avocat.

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Il est bon de rappeler :

qu’Eric Woerh était en Suisse en mars 2007 pour un grand raout des donateurs helvètes au profit de la campagne de Nicolas Sarkozy, qu’il a dîné avec Maistre, Bettencourt, Peugeot, plusieurs fois avec les membres du Premier cercle, genre d’amicale des donateurs les plus riches, dont une fois au Bristol en compagnie d’un certain Sarkozy Nicolas en décembre 2009 (20 minutes) : Il récompense les soutiens du « premier cercle »...

 

Ils donnent entre 3.000 et 7.500 euros (le maximum légal) par an à l’UMP. Ces généreux donateurs appartiennent au « premier cercle » des soutiens du parti politique de Nicolas Sarkozy. Tous les six mois, ils sont conviés à un cocktail ou un dîner de remerciement, en présence du président, relate Le Parisien.

 

Lundi soir, la petite sauterie a eu lieu au Bristol, raconte le quotidien.

« Costume de soirée », « tailleur à paillettes » : l’ambiance est festive et c’est l’UMP qui régale, avec Eric Woerth aux manettes. Nicolas Sarkozy, lui, intervient pour son « one-man-show », explique le ministre du Budget.

 

Objectif 2012 ?

 

« Sarkozy fait rire son auditoire en se moquant (sans le nommer) de Jacques Chirac, puis en mimant l’embonpoint des sénateurs », décrit le journal. Au passage il rassure ses hôtes, notamment sur le bouclier fiscal.

 

C’est aussi l’occasion pour Nicolas Sarkozy d’encourager les donateurs à faire plus, entre autres, recruter autour d’eux. « Le moment venu, j’aurai peut-être besoin de vous... », Précise-t-il aussi, selon le quotidien.

 

En 2012 par exemple ?

 

et une autre fois à l’opposé de toute déontologie, éthique, démocratie, dans les locaux appartenant au ministère du budget bâtiment public qui n’a pas à servir les intérêts de l’Union of Money Profit, dont on ignore à ce jour si l’UMP a payé un loyer correspondant à l’usage qu’en a fait le double coiffé Woerth : trésorier de l’UMP et , à l’époque, ministre du budget : Le dîner a eu lieu au printemps 2008 dans un des hôtels particuliers de la République, rue de Lille. L’hôtel de Seignelay, ancien ministère du Commerce, est aujourd’hui utilisé par les trois ministres de Bercy (Economie, Budget, Industrie) qui peuvent en disposer à tour de rôle. Le jardin, juste derrière le musée d’Orsay, est agréable. Un petit coin d’histoire de France : Coco, le dernier chien de Marie-Antoinette, y est enterré. Ce soir-là, c’est Eric Woerth, ministre du Budget, qui régale. Mais c’est avec sa casquette de trésorier de l’UMP qu’il a lancé l’invitation.

 

Sont conviés à sa table une douzaine de généreux donateurs du parti, accompagnés de leurs épouses. Aux côtés de son mari, Florence Woerth reçoit son employeur, Patrice de Maistre, 61 ans, le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, accompagné de son épouse Anne. Les deux couples se connaissent. Le 23 janvier précédent, Patrice de Maistre a été décoré de la Légion d’honneur à Bercy, par le ministre du Budget en personne. Sont également invités ce soir-là un ancien de la banque Rothschild, plusieurs autres financiers, un homme d’affaires de l’immobilier, un industriel alors en délicatesse avec le fisc, et Robert Peugeot, PDG de FFP, la holding qui contrôle la participation de la famille dans PSA. Point commun de ces invités, outre leur surface financière et leur aide à l’UMP ? La chasse. Les hommes autour de la table sont de fines gâchettes. (le JDD) ;

  • que l’immaculé Eric a étrangement décoré les Maistre et Peugeot quand son chef faisait de même avec Desmarais le Canadien et Frère le Belge ;
  • que Maistre selon les enregistrements pirates aurait engagé en novembre 2007 une certaine Florence Woerth à la demande du ministre dans une société de 5 personnes qui se passait très bien depuis 7 ans d’un second gestionnaire, engagement pour la somme dépassant les 180 000 euros nets de salaire annuel
  • que la tribune de Genève déclare que madame Florence Woerth, dite l’innocente - au sens provençal - épouse de l’immaculé Eric était quasi à demeure à Genève
  • que l’immaculé Eric a été l’adjoint de Louise Yvonne Casetta, dite la cassette, co damnée par la justice, ancienne trésorière du RPR, place récupérée par l’immaculé Eric, cette même cassette qui fut l’adjointe du même Eric dans une association ADO qui aurait pu valoir à ce toujours Eric son inéligibilité pour l’illégalité du fonctionnement de cette association pour laquelle, comme l’a révélé la chambre régionale des comptes, il touchait un salaire de 400 000 F très nettement au-dessus des salaires de la fonction équivalente dans l’administration
  • que l’immaculé Eric est également cité dans l’affaire Waldenstein avec là aussi, milliard, fraude, souci d’héritage et légion d’honneur.

Enfin il faut se pencher sans tomber sur quelques points :

  • MAM a décidé de laisser courir l’enquête, comme Baroin en a lancé une au sein de son ministère. Les deux sont chiraquiens (apostats ?). MAM sait beaucoup de choses, on s’en doute. Elle a été présidente du RPR, minsitre de la défense lors de l’affaire Cleastream, ministre de l’intérieur (on sait ce que cela a donné de pouvoir à deux autres ministres : Pasqua et Sarkozy) et enfin de la justice. Piloterait-elle un missile contre l’Elysée ? Ou fera-t-elle avec Courroye une sorte de mano a mano, dans l’exercice bien connu d’étaler au grand jour un hochet afin de cacher la partie immergée de l’iceberg ?
  • qui va lancer au ministère une enquête sur le juge Courroye qui se saisit du dossier de l’étincelante famille Woerth qui aime tant les picaillons, les dorures, le golf, les chasses, les équidés, et fréquente toute la crème de Chantilly (facile, oui je sais) parce que ces personnages apparaissent dans des conversations piratées, quand lui-même est nommément cité de façon à le mettre dans une position très délicate, plus que délicate dirait la Florence, puisqu’il est soupçonné de collusion, via Houart et l’Elysée avec la fortunée dame qui a tant de libéralités avec un photographe insulaire ? Ou alors allons nous nous trouver devant le même cas hémiplégique que les démissions gouvernementales qui s’arrêtent à mi-chemin oubliant au passage une palanquée d’autres ministres : Hortefeux, Tron, Estrosi, Fillon pour son usage immodéré des Falcon pour retourner en Sarthe, Amara, Yade, Bachelot… Woerth.
  • qui va lancer une enquête sur Nicolas Sarkozy puisque ce bon juge cite également dans son rapport Pécresse l’oubliant au passage, puisque lui aussi apparaît nommément dans ces fameux enregistrements ?
  • qui va lancer une enquête sur ce monsieur Houart cité de nombreuses fois, lui aussi et de façon clairement engagé dans une possible collusion justice et famille Bettencourt ?

Mais tout cela devient du brut léger en face d’une nouvelle révélation encore plus explosive (on se demande où cette histoire va s’arrêter, une histoire de fait sans fin) Médiapart : 

Entendue par la police lundi 5 juillet

 

L’ex-comptable des Bettencourt accuse : des enveloppes d’argent à Woerth et à Sarkozy

PAR FABRICE ARFI ET FABRICE LHOMME

L’ex-comptable de Liliane et André Bettencourt révèle, dans un témoignage explosif à Mediapart, comment le couple de milliardaires a régulièrement financé, via des enveloppes contenant des espèces, des personnalités de la droite française, dont Nicolas Sarkozy. Elle a notamment relaté un épisode – qu’elle a également rapporté lundi 5 juillet aux policiers – situé en mars 2007 et mettant en scène Eric Woerth. Ce dernier se serait vu remettre, via le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, une somme de 150.000 euros pour la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

 

A ceci s’ajoute cela (Le Post) :

Interviewé par France Info, Edwy Plenel, patron de Médiapart, détaille : "L’ex-comptable cite deux noms dans cet entretien, qu’elle est prête à répéter devant les enquêteurs : Eric Woerth, en tant que trésorier de l’UMP. Elle décrit comment elle a sorti du liquide qui a été remis à Woerth. Elle l’a expliqué aux policiers hier."

 

"Elle dit aussi qu’il y avait de nombreux versements en liquide, à des visiteurs réguliers. Parmi eux, un visiteur régulier, Nicolas Sarkozy, alors maire de Neuilly."150.000€ auraient été versés à Eric Woerth, destinés à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, indique Le Figaro. "C’est totalement faux", a commenté un conseiller de l’Elysée ce matin.

 

L’ancienne comptable indique que des campagnes d’Edouard Balladur et de Jacques Chirac pourraient avoir également bénéficié de ces versements.

 

L’ancienne comptable explique qu’elle n’a pas la preuve matérielle de ces accusations.

 

Et enfin (Libération) : 

L’ex-comptable affirme n’avoir retiré que 50.000 euros comme le lui permettait son accréditif, remis « à Liliane Bettencourt, qui, dit-elle, a ensuite donné l’enveloppe à Maistre, devant moi ».

 

Sarkozy « recevait aussi son enveloppe »

 

 

« Et j’ai rempli le carnet de caisse, avec, en regard de la somme, la mention "Bettencourt", que j’ai écrite moi-même. Je faisais toujours comme ça lorsqu’il s’agissait de l’argent destiné aux politiques, car il ne fallait pas de trace écrite », explique-t-elle.

 

« Si Liliane Bettencourt leur donne les carnets de caisse (rendus au moment de son départ fin 2008, ndlr), les policiers pourront vérifier mes dires. Je me souviens de la date de ce retrait destiné à la campagne de Sarkozy : c’était le 26 mars 2007. »

 

Les 100.000 autres euros ont été sortis d’un compte en Suisse à l’initiative de Patric de Maistre, toujours selon Claire T. qui poursuit : « Ensuite, Maistre m’a dit qu’il allait très vite dîner avec Eric Woerth afin de lui remettre, "discrètement" comme il m’a dit, les 150.000 euros. Et le dîner a bien eu lieu très rapidement... »

 

Elle affirme aussi que Nicolas Sarkozy, quand il était maire de Neuilly de 1983 à 2002 et « un habitué » de la table des Bettencourt, « recevait aussi son enveloppe ».

 

A mon sens si Woerth et Sarkozy ne voient pas encore les quatre cavaliers de l’Apocalypse, ils entendent le bruit des sabots de leurs chevaux et voient à l’horizon la poussière qu’ils soulèvent. Si cette information est avérée on peut espérer que ce pouvoir se désintègrera complètement sous quarante huit heures chrono. Enfin on peut toujours rêver. Aux armes citoyens, et la baïonnette au fusil, s’il vous plaît ! C’est une image bien évidemment.

 

On attend avec impatience les nouvelles déclarations de l’amicale des défenseurs de Woerth et Sarkozy. Et une plainte en diffamation de l’avocat Président de la République.

 

Source :Agoravox

Publié dans Politique

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