Woerth : vers l’hallali... et Sarkozy derrière lui

Publié le par le desobeissant

Il refuse toujours de démissionner. Incroyable entêtement d’une Sarkozie complètement à la dérive.

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Ah qu’ils sont grotesques avec leurs "éléments de langage" ! Woerth plus que jamais acculé, les UMPistes ressassent en boucle l’improbable fable d’une "chasse à l’homme" et d’une "déstabilisation politique", comme si les preuves ne s’accumulaient pas de son indignité. Comme si la France entière n’était pas désormais au courant de ses magouilles de trésorier de l’UMP - collecteur de fonds auprès des riches - ex patron d’une bienveillante administration fiscale - distributeur de légions d’honneur à la chaîne aux généreux donateurs du parti... Les accusations de l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt, d’avoir touché des enveloppes en liquide - comme le futur président lui-même, alors qu’il était encore maire de Neuilly -, n’ont pour l’instant abouti qu’à des démentis hystériques, mais ça commence tout de même à faire beaucoup... La Sarkozie, de plus en plus à la dérive, pratique comme jamais le grand foutage de gueule. Mais cette fois, même à droite, plus personne n’est dupe. Forçons le gros gibier, sonnons l’hallali, achevons le ministre à l’agonie. Et puisse le château de cartes s’effondrer derrière lui.

 

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Quel bonheur de lire Daniel Schneidermann chaque matin, dans sa chronique du Neuf-quinze d’@rrêt sur images, avec la mordante ironie qu’on lui connaît, mettre le doigt là où ça fait mal et dénoncer les turpitudes de la clique au pouvoir, tentant de serrer les rangs derrière le ministre du Travail que sa maladroite défense enfonce toujours davantage. "Prenons un aspect de l’affaire, un seul, écrit-il ainsi le 28 juin, sous le titre de Woerth, ministre sourd et aveugleL’île des Seychelles. Il faut revenir à l’île. Ecoutons Aphatie, au Grand jury, résumer (fort bien) le dossier devant Eric Woerth. "La fille de Liliane Bettencourt alerte la Justice fin 2007. Dans les premiers mois de 2008, les services de police récupèrent des documents où François-Marie Banier écrit à Liliane Bettencourt :"je vous ai fait acheter l’île d’Arros". Ces documents sont transmis à l’administration fiscale en janvier 2009. Cette île ne figure pas dans sa déclaration ISF. L’administration a-t-elle ou non vérifié sa déclaration ISF Il faut écouter, la réponse de Woerth (la bande-son est ici, c’est celle dont le texte commence par "Eric Woerth a-t-il pu empêcher des contrôles fiscaux ?", elle dure sept minutes, mais ce sont sept minutes indispensables). Il faut l’écouter, pour comprendre ce que peut être un suicide en direct, en présence du gratin de la Sarkozie rassemblé en polos du dimanche (Chatel, Bertrand, Bachelot, Soubie, etc,les images sont ici). Il faut écouter la véhémence de ces protestations qui ne démentent rien, il faut savourer ces énormes accents de bonne foi dans les énormités les plus énormes. "Le problème est que les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne le fisc. L’administration fiscale ne me rendait pas compte, comme les médecins ne rendent pas compte à Roselyne Bachelot, que je remercie d’être là, si untel ou untel est malade. Je ne connais pas cette île. Je ne sais même pas où elle est. J’en ai entendu parler dans la presse". C’est vrai ! Comment peut-on oser embêter le ministre avec une île dans laquelle il n’est jamais allé ?Dîners avec des donateurs de l’UMP dans les locaux d’un ministère, remises de Légion d’honneur : aucun détail supplémentaire ne l’ébranlera. Savais-je ? Non, je ne savais rien. Et il est parfaitement, totalement normal que je n’aie rien su. Et aujourd’hui encore, je ne veux surtout pas savoir pourquoi je ne savais rien. Combien de temps cela pourra-t-il durer ? C’est la seule question." Nous sommes aujourd’hui le 7 juillet, ça dure toujours, et Schneidermann réagit ainsi à la révélation de l’affaire des enveloppes : "Si l’Elysée dément, en effet, les remises d’enveloppes personnelles à Sarkozy avant 2007, s’agissant du don de 150 000 euros, l’Elysée renvoie vers le trésorier de la campagne, un certain...Eric Woerth. Par là-même, s’éclairent d’ailleurs d’un jour sinistre les vraies raisons pour lesquelles Sarkozy ne peut pas lâcher Woerth. A l’heure matinale où cette chronique est écrite, Copé somme Sarkozy de "parler aux Français". Pour "remettre les choses en perspective", explique-t-il délicieusement dans leur novlangue, toujours vaillante. Un ordre ! Et au président de la République ! Leur navire coule. Qui eût prédit naufrage si rapide ? Parler aux Français, certes. Mais que dire ? Leur marge de manoeuvre, à la vérité, se réduit de minute en minute. Depuis ce matin, on n’en est même plus au renvoi de Woerth. Hormis la création immédiate d’une commission d’enquête parlementaire (mais une vraie, pas une au rabais, à la Karachi), avec auditions publiques et télévisées, sur le système Bettencourt, on ne voit pas bien ce qui peut encore sauver le pouvoir." 

 

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Sarkozy est en effet impliqué personnellement dans cette affaire, et pas qu’à cause des enveloppes en liquide. Tout d’abord, comme nous l’indiquions dans notre premier article sur le woerthgate, pour s’être rendu coupable d’interventions répétées dans une affaire judiciaire d’ordre privé, entre la milliardaire et sa fille, à en croire le contenu des enregistrements pirates révélés par Mediapart. Pour avoir été le destinataire d’un chèque au montant et au titre inconnus, suivant la même source. Elle indique aussi que le président a reçu Liliane Bettencourt personnellement à l’Elysée : "Selon Le Point du 18 décembre 2008, elle aurait demandé au président de classer l’enquête préliminaire ouverte à Nanterre", relate Mediapart. Mais le Nouvel Observateur ajoute de nouvelles révélations : "Depuis le début de l’ "affaire Banier", Nicolas Sarkozy a rencontré personnellement deux fois, à l’Elysée, Patrice de Maistre, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Contacté par le Nouvel Observateur, Pascal Wilhelm, l’avocat de Patrice de Maistre, confirme ces deux rendez-vous." L’Humanité peut bien titrer sur Une affaire d’Etat : "Dans le feuilleton Woerth-Bettencourt-Sarkozy, l’intrigue se complique de jour en jour. Les liens entre argent, pouvoir et politique, piliers de la "République irréprochable[sic] voulue par le chef de l’Etat, explosent au grand jour. D’abord mis en cause pour "conflits d’intérêt" par l’intermédiaire de sa femme, Florence Woerth, le ministre du Travail, au cœur de la polémique, semble pour l’instant inamovible. Les représentants de la majorité se succèdent en rang d’oignons pour soutenir le ministre dans la tourmente, tandis que l’opposition dénonce "une démocratie abîmée." Ce n’est rien de le dire !

 

 

Empêtré dans les mensonges

 

traitregif-ed6dc-bc7a3-1-.gifPour revenir à Woerth, perdant visiblement ses nerfs hier soir sur le plateau de TF1 (vidéo en ligne sur Rue89), il joue les martyrs, hurle à la haine, à la "cabale" et persiste dans le déni. "J’aurais privilégié l’évasion fiscale de Mme Bettencourt alors que je suis le ministre qui a le plus lutté contre l’évasion fiscale dans ce pays !", répète-t-il, argument qu’il avait déjà utilisé (voir De quoi Eric Woerth a-t-il la tête ?). Le 27 juin, il affirmait, cité parLibération : "Mme Bettencourt a fait l’objet de nombreux contrôles fiscaux depuis longtemps. Elle a une situation fiscale qui a toujours été considérée comme claire".Mensonge ! "En douze ans, ma cliente, qui était chargée d’établir les déclarations d’impôt et l’ISF de Mme Bettencourt, n’a jamais été saisie de la moindre demande ou vérification émanant d’un contrôleur fiscal", le contredit formellement l’avocat de l’actuelle comptable personnelle de la milliardaire. Aucun contrôle depuis douze ans, contrairement au mensonge de Woerth ? Extrêmement louche, comme le confirme Christine Lagarde, ministre de l’Economie, qui avait expliqué deux jours plus tôt : "Je serais très étonnée qu’un gros contribuable de ce type ne soit pas contrôlé de manière extrêmement régulière, comme c’est le cas pour tous les très gros patrimoines. Il y a en général des enquêtes tous les trois ou quatre ans, ce qui correspond à la prescription fiscale. Je serais étonnée qu’il n’y en ait pas à cette régularité-là sur un contribuable comme cette personne." Etonnant mais vrai. Comment ne pas en déduire ce qui crève les yeux, que Bettencourt fut protégée par Woerth ? "Dans le Journal du dimanche, la semaine dernière, Eric Woerth a déclaré : «  Je ne connais pas les finances de madame Bettencourt, je n’ai aucune information sur une quelconque évasion fiscale.  »rapporte Rue89 le 27 juin. Mais il a été contredit depuis par le procureur de la république de Nanterre, Philippe Courroye, qui a indiqué avoir transmis au ministre du Budget, dès janvier 2009, le dossier concernant François-Marie Banier, le photographe bénéficiaire des largesses de Liliane Bettencourt, et qui est aujourd’hui poursuivi par la fille de la principale actionnaire du groupe L’Oréal." Mensonge encore, donc ! "Que contenait ce dossier ? Et ne permettait-il pas, comme on peut le supposer avec les dernières révélations, de déclencher une enquête ? On en revient une fois de plus au rôle d’Eric Woerth, à la présence de sa femme au sein de la structure chargée de gérer la fortune de Liliane Bettencourt et, donc, de contourner le fisc français." Et au conflit d’intérêt, évident, que Woerth ose nier alors même que sa propre épouse l’a admis : ""Je reconnais que j’avais sous-estimé ce conflit d’intérêts", a-t-elleconfessé au MondeSur la prétendue ignorance par Woerth des soupçons de fraude fiscale pesant sur Bettencourt. 

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 Bakchich enfonce le clou : "L’ex-ministre du Budget, Éric Woerth, ne pouvait rien ignorer, malgré ses dénégations, des tambouilles entre le photographe et la milliardaire. Durant l’hiver 2008, les Allemands fournissaient à Bercy une liste de cinq cents Français «  touristes fiscaux  » au Liechtenstein. Parmi eux, comme Bakchich devait le révéler le 15 mars 2008, figuraient David Douillet et François-Marie Banier. Le premier, qui déposa plainte contre notre site, fut condamné à nous verser 3000 euros (ce qu’il n’a toujours pas fait). Le second se fit plus discret. En effet, le ministère des Finances décida, début 2008, d’éplucher les comptes de deux cents de ces contribuables suspects, dont ceux de François-Marie Banier. L’ensemble de son dossier fut donc transféré de la perception du VIe arrondissement, où réside le photographe, à la Direction nationale des vérifications des situations fiscales (DNVSF). Sous ce sigle, se cachent les plus fins limiers du fisc, connus pour passer au scalpel les fortunes des particuliers. Un vérificateur, D.C., réceptionna le dossier de Banier. Lequel dossier n’a toujours pas réintégré, deux ans après, les armoires des contrôleurs du VIe arrondissement. Un enterrement fiscal est si vite arrivé." 

 

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Ce n’est pas tout ! Woerth tente pathétiquement de se défendre, comme leraconte Le Parisien, en prétendant : "Je n’ai jamais déclenché de contrôle fiscal (...) comme je n’ai jamais empêché un contrôle fiscal", a déclaré l’ex-ministre du Budget, interrogé sur l’affaire Bettencourt lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Le problème, c’est que les journalistes ne comprennent pas comment fonctionne le fisc". Or Bakchich écrit : "Eric Woerth a déclaré vendredi soir avoir lui-même autorisé en 2009 un contrôle fiscal de François-Marie Banier. "Eric Woerth (…) souligne que c’est sous son autorité qu’a été lancé un contrôle fiscal sur Monsieur Banier", affirme un communiqué du ministère du Travail." Effectivement, le journaliste que nous somme ne comprend pas comment fonctionne le fisc : si ce n’est pas le ministre qui déclenche ou empêche un contrôle fiscal, pourquoi revendique-t-il de l’avoir fait pour Banier ? Nouveau mensonge donc, concernant le rôle de supérieur hiérarchique de l’administration fiscale qu’il était : "Dans les faits, voici comment un agent expérimenté décrit son travail, nousinforme Eco89 : «  Il n’y a pas de texte officiel pour décrire la relation entre le ministre et son administration, il y a des règles non-écrites. La hiérarchie est directe : tout dossier sensible doit être signalé au directeur local, qui transmet ensuite à la direction générale, pour savoir si l’agent part en vérification. Après, en fonction de la complexité et de la sensibilité, le dossier atterrit au cabinet du ministre.  » Il faut savoir que les agents du fisc ont la capacité à la fois d’initier les poursuites et de les exécuter. Autrement dit, le feu vert (ou rouge) de la hiérarchie joue un rôle direct sur le déroulement de la procédure. «  S’il n’y a pas d’aval politique, le cas ne sera jamais vérifié." Résumons : le parquet signale à Woerth des soupçons de fraude concernant Bettencourt, la décision d’un contrôle fiscal dépend de son feu vert, ledit contrôle ne voit jamais le jour. Bis : comment ne pas en déduire ce qui crève les yeux, que Bettencourt fut protégée par Woerth ? Et il continue d’affirmer : "Je n’ai rien à me reprocher", osant se proclamer "déontologiquement très à l’aise" ! Que penser alors de cette autre révélation du Nouvel Obs : "Madame Bettencourt a aussi versé 7 500 euros à l’association de financement de l’association de soutien à l’action d’Eric Woerth (AFASAEW) en mars 2010", reconnaît-on dans l’entourage de Patrice de Maistre. Valérie Pécresse et l’UMP étaient en campagne pour les régionales. Pas l’ex-ministre du budget. Comme révélé par Mediapart, il existe bien en Picardie une "association de soutien à l’action" d’Eric Woerth, (voir la déclaration au Journal Officiel) un parti intégralement dévoué au ministre du budget puis du travail, qui n’a touché aucune cotisation en 2008 (donc sans adhérent apparent à l’époque), d’après les derniers bilans comptables rendus publics sur le site." D’ici à en déduire que Bettencourt remercie Woerth de fermer les yeux sur sa fraude fiscale en finançant une coquille vide - aucun adhérent ! - exclusivement destinée à collecter des fonds pour sa personne...

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Mentionnons aussi une autre affaire, également révélatrice des relations incestueuses entre l’ex-ministre du Budget et trésorier de l’UMP et les milieux d’argent, révélée celle-làpar le Journal du dimanche : "les raisons d’un dîner en tête à tête avec Robert Peugeot en décembre dernier. Il a eu lieu chez L’Ami Louis, à Paris, et s’est décidé après le cambriolage opéré chez l’héritier des Peugeot, où lui ont été dérobés des lingots d’or. Pourquoi le président de la structure familiale contrôlant le géant automobile a-t-il voulu dîner rapidement avec le ministre du Budget ? Selon nos sources, Robert Peugeot, déjà sous le coup d’un litige fiscal, avait une crainte : une enquête sur l’origine de son or. Le montant du vol, sur la base de sa déclaration initiale, a d’abord été estimé à 500 000 euros… puis aujourd’hui à 150 000 euros. Pourquoi cet écart ? "Le préjudice réel de 150 000 euros, sur lequel l’assurance a remboursé 82 000 euros, est conforme à l’ISF de M. Peugeot, assure au JDD un de ses conseillers. Le fisc s’en est assuré, point final, nous ne dirons rien de plus, ni là-dessus ni sur le dîner avec M. Woerth", poursuit ce conseiller." Soupçonnez-vous Woerth d’avoir arrondi les angles pour éviter une fâcheuse enquête sur cet écart de 500 000 à 150 000 euros ? Vous êtes mauvaise langue : cet homme est honnête, nous serinent ses amis sur tous les tons.

Honnête, Woerth ? L’ombre d’un doute...

"C’est insupportable, parce qu’on met en cause votre honnêteté", s’offusque-t-il surTF1. Et chacun au sein de la majorité de lui accorder ainsi un brevet d’intégrité. Mais justement, parlons-en ! Depuis le début de sa carrière politique, nous ne craignons pas de l’écrire noir sur blanc, Woerth est l’homme de toutes les magouilles ! Le site Rue89 s’est penché sur son parcours et l’on en apprend de belles : "Au centre des accusations dans l’affaire Bettencourt, Eric Woerth continue de jouer la carte de l’honnêteté tout terrain, qu’il cultive depuis son entrée en politique. Une entrée en politique pourtant loin de s’être toujours déroulée dans les clous de la loi. Après plusieurs revers électoraux dans sa ville natale de Creil (Oise) au début des années 80, il met le cap vers une ville voisine bien plus à droite et entre au conseil municipal de Chantilly. Mais son mandat va se terminer beaucoup plus tôt que prévu. Par un arrêt du 26 janvier 1990, le Conseil d’Etat annule son élection. En cause, l’incompatibilité avec sa fonction de directeur général de l’ADO. ADO, trois lettres pour «  Agence de développement de l’Oise  », trois lettres qui auraient pu causer sa perte dès l’entame de sa carrière politique." L’article détaille les accusations de la Chambre régionale des comptes formulées contre l’association dirigée par Woerth : "C’est sans titre légal que, depuis la décision du tribunal administratif d’Amiens, l’ADO exécute les missions qu’elle remplit pour le compte du département et pour lesquelles elle reçoit une subvention du conseil général. (...) La chambre a en effet relevé que la gestion de l’ADO au cours de la période examinée avait été dispendieuse, pour des actions dont l’intérêt, dans le cadre de l’action économique du département, était souvent discutable, et dont la mise en œuvre était parfois improvisée." Exemple : "cette étude sur les brosses à cheveux, intitulée «  analyse fine du marché et des comportements face à la brosse  », (...) qui a coûté 57 876 francs à l’ADO". Cocasse, mais il est aussi des éléments bien plus graves, où il est question d’enrichissement personnel : "L’argent du contribuable va aussi aller directement dans la poche d’Eric Woerth. La chambre pointe du doigt des augmentations de salaires des agents de l’ADO «  accordées sans rigueur  », notamment au directeur général : «  Après deux augmentations de 25,7% et 18,9% intervenues en juillet 1987 et janvier 1989, le salaire brut mensuel de monsieur Eric Woerth a été porté de 23 400 francs en juin 1986, date de son recrutement, à 35 000 francs en janvier 1989. […] A cette rémunération mensuelle, il convient d’ajouter les trois primes de fin d’année de 23 400 francs, 29 418 francs et 29 418 francs, qui lui ont été versées au titre des exercices 1986, 1987 et 1988. Monsieur Eric Woerth disposait également d’une voiture de fonction, ce qui n’était pas prévu dans son contrat de travail." Attendez, ce n’est pas fini : "Après l’arrêt du Conseil d’Etat, ci-dessus mentionné, annulant son élection au conseil municipal de Chantilly, monsieur Eric Woerth, craignant à juste titre d’être également déclaré inéligible au conseil régional dont il était aussi membre, informait le président de l’ADO de son intention de résilier son contrat d’engagement et d’abandonner son emploi dès le 8 février 1990. Le président a accepté que monsieur Eric Woerth n’exécute aucun préavis et l’a ainsi libéré sans délai de toute obligation contractuelle. En outre, “eu égard aux excellents résultats de l’ADO sous sa direction”, selon ses propres termes, il a décidé de lui octroyer une prime de fin de contrat d’un montant égal à cinq mois de salaire, soit 175 000 francs.  » La chambre a d’abord «  vivement critiqué l’octroi de cette prime qu’elle a qualifié de pure libéralité  ». Avant de recevoir des explications différentes du même président de l’ADO : «  En pratique monsieur Eric Woerth a continué à travailler à plein temps à l’ADO jusqu’à fin juin.  » De nouvelles justifications dont la chambre s’est alors contentée de «  prendre acte ». Pas mal, pour ce parangon d’honnêteté qu’est censé incarner Woerth, non ?

 Bakchich s’avère tout autant féroce : "Il adhère au RPR, parrainé par Mancel, élu de l’Oise, la région d’Eric, et secrétaire général du parti de Chirac. Un Mancel qui, à force de se payer des Ferrari et des lits rotatifs avec de l’argent public, va finir par subir une petite claque de la part de la justice." Un Jean-François Mancel qui installera donc notre futur ministre intègre à la tête de l’ADO, où il couvrira tous les faits dénoncés par la Chambre régionale des comptes... Bakchich poursuit : "Woerth devient aussi l’adjoint de Louise-Yvonne Casetta « la trésorière occulte du RPR  » qui, elle, va être récompensée de six mois de prison avec sursis, pour avoir mis les mains dans l’argent sale issu du «  marché des lycées d’Ile de France  ». Woerth, le si discret adjoint de Louise-Yvonne passe sans encombre le mauvais cap de cette ennuyeuse enquête… (...) Des moments de la vie où Woerth, forcément, ne croise que des gens honnêtes et généreux. Ce préambule pour indiquer que le bon Eric, expert en argent politique, n’est pas exactement l’oie blanche qu’il veut nous montrer." Tout cela n’éclaire-t-il pas sous un jour nouveau le scandale Bettencourt ? Alors comment en sortir ? Nous serions assez de l’avis des internautes ayant répondu au sondage du Nouvel Obs : et si l’on destituait Sarkozy ? 

 

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Source :Agoravox

Publié dans Politique

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