La clé du second quinquennat

Publié le par le desobeissant

internet-lib21bd-ac726-4-6799e-1-.jpg" Je serais un président… ...servile avec les puissants » Être servicieux avec les puissants que j’aspire à devenir et même doubler, consiste à être disposé à payer à n’importe quel prix les services ou luxes auxquels je rêve depuis toujours, sans savoir que là haut chez eux, on se les donne ou les échanges de manière tacite, et cela d’autant plus que le prix sera payé par « les faibles avec lesquels je serai ignoble. »

Je tendrai un tapie rouge sous le nez des puissants et leur ferai de belles promesses même si je n’ai pas les moyens de les tenir, car je me servirai même d’eux pour combler celles que j’ai promises à d’autres et ferai des amis de mes amis les maillons qu’il me manque pour satisfaire les plus riches gravitant au sommet du zénith des parvenus. Pour obtenir d’eux les fonds destinés à arroser les différents promoteurs clés de ma campagne, je leur ai soutenu mordicus la seule « vraie » promesse que j’aie pu tenir, celle de leur assurer de devenir le gagnant final et atteindre à coup sûr, les manettes et pédales du grand vaisseau national. C’est donc assurés du retour sur investissements sur lequel ils comptent tous, que je leur ouvre les portes de la boite de Pandore. « Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse qu’il lui fut interdit d’ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l’humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie et la Passion, ainsi que l’Espérance. Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir...trop tard ! Seule l’Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée. » En deux mots, j’ai filé le cancer fiscal à toute la clique et les contribuables payeurs n’ont qu’à se raccrocher à la bouée « espérance », la corde pour les pendre.

J’ai stimulé chez les premiers l’espérance de l’idée que j’aurai ainsi la clé de l’entrée privée de l’autoroute fiscale où ils vont pouvoir mettre les pieds au fond du plancher et débrider leurs Ferrari industrielles sans aucune limitation de vitesse ni aucun radar. Ils seront les derniers étages de la pyramide sociale constituée en un formidable château de cartes au sommet duquel je pourrai peser de tout mon poids sur les petits contribuables que je ferai cracher. Toutes mes bassesses les plus sordides seront voilées sous des tombereaux de fausses promesses que je ne sais même pas si je pourrai un jour les assumer, mais j’arriverai quand même à ma faim, ou ma fin, m’étant entouré des plus grands portefeuilles pour atteindre la dernière marche du pouvoir plutôt avec que sans les dents. Pour ce faire, je pratiquerai les pires trahisons en marchant sur les pieds des plus faibles et en reniant toute ma race. Car en fréquentant tous les plus riches, ceux qui ne payent plus rien, ce qui en passant est partie de la raison pour laquelle ils sont devenus ce qu’ils sont, j’apprendrai toutes les ficelles jusqu’au succès final du podium étatique. Lorsque j’aurai atteint cette marche et le droit sur la loi destinée aux étages inférieurs au dessous de ma personne, je saurai remercier tous ceux qui m’ont aidé à y parvenir en tirant pour eux sur tout ce qui peut bouger. La justice en premier pour préserver mes prédécesseurs, les passes droits internationaux après pour ravir les grands groupes, et enfin, tous les acquis sociaux des masses laborieuses pour démonter à la machette la solidarité sociale au profit de la compétition mondiale. Ainsi, je me servirai de ces puissants pour former le tampon derrière lequel plus personne ne pourra jamais m’atteindre et réformerai toutes les lois publiques jusqu’à ce que la jungle soit impénétrable comme un gros nœud bien serré dont plus aucun bout libre n’apparait.

Il est de mon intérêt évidemment de ne pas me séparer des meilleurs éléments ayant chacun les clés des cadenas dont est constituée la grande et belle chaine de solidarité parlementaire et législative, d’où ce dilemme épineux du remembrement ministériel à prévoir. En effet comment dire à toute cette clique d’avocats d’affaire hableurs, assureurs contractants les petites lignes, médecins charlatans veux tu en voilà, et autre prêcheurs patentés mais presque, que je vais devoir me passer de certains sans les vexer nullement ? Comment ne pas changer cette solide équipe qui gagne sans m’attirer de pires traitres dans ma toile, ni entrainer la rancœur de certains et surtout particulièrement du peuple en colère. Comment arriver à tenir encore dix huit mois jusqu’aux prochaines échéances électorales sachant que plus aucune promesse ne sera crue par personne. Sachant que beaucoup des opportunistes déchus se chargeront de me mettre tous les bâtons dans les roues, c’est en raclant les fonds de tiroirs de tous les partis et micro partis par d’autre promesses sans lendemain que j’ai encore une chance d’égaler le front du plus fort des partis nationaux, et friser ainsi la majorité des scrutins du second tour négocié sans alliance. Mieux encore que des promesses obsolètes comme des cartes usées qui n’ont plus cours, il ne me reste plus que les rumeurs vénales et les coups médiatiques pour entraver la flottaison des autres concurrents et leur faire boire la tasse à chacune de leurs déclaration publiques. Mais pour y arriver de façon satisfaisante, il me faut être très rapide et ventiler immédiatement les contre feux avant que la vague ne retombe. Tout cela nécessite un tampon efficace de pompiers pyromanes alertes, amis et unis. Mais j’ai beau avoir arrosé les principaux sites internet influents de subventions a la presse en ligne, les principaux journalistes dominants les heures d’écoute les plus ouvrables de la journée par des enveloppes kraft, subventionner tous les journaux de mes copains milliardaires avec des passe-droits légalisés, soudoyer les syndicats les plus représentatifs des travailleurs payeurs, et la SNCF pour qu’elle fasse grève, sans raison puisqu’elle prend déjà sa retraite cinq ans avant les autres, et entrave ainsi le flot des manifestants désirant se rendre en train aux nombreux cortèges. Mais tous ces accords tacites ruineux avec des quantités d’élus serviles et aux ordres, si cela ne suffit pas toujours, alors... L’air de rien, cela ne manque pas les avides de pouvoir porter les casquettes des places disponibles, mais le cercle se restreint tellement que la moindre faute peut coûter très cher. Changer les lois et pratiquer les réformes sert surtout à fabriquer de nouvelles cartes toutes neuves et jeter les anciennes bien rodées à la poubelle, mais celle ci est bientôt pleine à ras bord et va déborder. Et puis des cartes neuves nécessitent d’être savamment talquées pour bien glisser entre les doigts et je n’ai que de la vaseline sur moi. Dans ce jeu de dupe, a raison sur tous celui qui joue le plus vite et maitrise l’attention en gardant la main, car les cartes qui changent de main peuvent revenir avec de la mayonnaise ce qui laisse des traces reconnaissables et finit par coller aux doigts.

Et puis, mépriser quelques semblables voire toute sa race proche n’est pas chose trop difficile, mépriser tout un peuple de soumis et non initiés aux nombreuses nouvelles lois incompréhensibles est simple avec un bon tampon de soldats de métier privés, nombreux et bien méchants, mais mépriser le bon grand peuple français, ces râleurs de comptoirs et révolutionnaires notoires, ces susceptibles j’m’en foutistes qui font semblant de rien en encaissant en silence jusqu’à l’heure de la paye, quand ils vont s’apercevoir que la facture est pour eux afin de payer la dette éternelle... ...et aussi ma retraite... Ca casse ou ça passe-droit, mais le mépris va-t-il payer ?

Lisa SION 2

Source :Agoravox.fr

Publié dans France

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